L'Internet d'aujourd'hui est déjà dépassé

Publié le par Pilote

L'Internet officiel compte actuellement sept milliards de pages et 700 millions d'utilisateurs, dont la moitié n'ont pas l'anglais comme langue maternelle. Le Web de demain aura donc besoin de nouveaux outils pour rejoindre les jeunes, développer des niches et des micromarchés à valeur ajoutée. Pour Michel Cartier, professeur et spécialiste des nouvelles technologies à l'UQAM, le plus difficile sera de traiter efficacement l'information, d'être créatifs et ouverts aux changements.

Michel Cartier était l'un des quatre invités à la Journée de l'informatique qui s'est tenue hier au Centre des congrès de Québec. Martin Bouchard, pdg de Copernic, Jean-Marc Bélisle, vice-président des systèmes d'information chez Air Transat, et Robert Desbiens, responsable de l'inforoute au gouvernement du Québec, lui ont donné la réplique à la question : «Où s'en vont le Web et les services en ligne ?»

Le pdg de Copernic, Martin Bouchard, a résumé sa position. «J'ai 30 ans, a-t-il dit, mon entreprise a un peu moins de 10 ans. Pourtant, dans le milieu des technologies de l'information, nous sommes déjà une vie. Et ce qu'on a développé, en 1996, n'est pas du tout ce qui nous fait vivre aujourd'hui. Dans le monde du Web, on est forcé de se renouveler aux deux ou trois ans, ajoute-t-il, sinon c'est la mort. Notre défi est donc de pressentir avant tout le monde ce qu'attendent les internautes, poursuit M. Bouchard. Et là-dessus, les jeunes nous poussent dans le dos. Mais l'important, c'est d'être les premiers.»

La compagnie Air Transat est confrontée au même genre de difficultés, à savoir servir une clientèle d'aujourd'hui en organisant des services en ligne pour demain. Jean-Marc Belisle, vice-président des systèmes d'information chez Air Transat, explique, que chaque année, sa compagnie doit vendre pour 2 milliards $ de chiffres d'affaires de voyages vacances dans le Net. «Nous avons à convaincre des gens qui cliquent dans notre site de partir avec nous. Pour y arriver, nous devons non seulement surprendre les internautes, mais aussi les rassurer avec des propositions à la fois crédibles et peu banales.»

De son côté, Robert Desbiens, responsable de l'inforoute au gouvernement du Québec, estime que les contribuables sont les premiers à exercer des pressions pour obtenir des services en ligne de qualité. S'ils sont capables, dit-il, d'effectuer leurs transactions bancaires dans Internet, ils exigent de pouvoir en faire autant avec les 250 organismes et ministères de l'État. «Mais la principale difficulté de la mise en place rapide de l'inforoute gouvernementale est liée, selon lui, à la quantité phénoménale d'informations à traiter.» C'est pourquoi M. Desbiens entend définir au préalable 8 à 10 domaines d'affaires qui nécessiteront de regrouper les processus et aussi de respecter les humains.

Comment entrevoir le Web de demain? Martin Bouchard croit que l'Internet du futur ne ressemblera à rien de ce qu'on connaît. Il entrevoit des intelligences artificielles qui seront capables de créer du contenu adapté à chaque utilisateur. «La technologie derrière le Net risque d'être de moins en moins importante, ajoute-t-il. Il faudra plutôt étudier le Web sous l'angle d'un phénomène qui change profondément les relations entre les humains. Déjà, beaucoup d'entreprises fonctionnent avec des employés qu'ils ne connaissent qu'à travers l'ordinateur. Mais pour les jeunes, dit-il, c'est naturel d'avoir des amis virtuels, de communiquer quotidiennement avec des inconnus sur le Web. Ce sont là de gros défis pour les sociétés de demain», conclut-il.

Source: http://www.lapresseaffaires.com/nouvelles/texte_complet.php?id=8,2004,0,112004,838784.html&ref=top_long

Publié dans Le Daily Freenaute

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