Firefox vs Internet Explorer!

Publié le par Pilote

2004 signera peut-être la fin de la résistible ascension d'Internet Explorer. Au vu de son exceptionnel taux de pénétration, de l'ordre de 96 % depuis deux ans, il pouvait difficilement en être autrement. Selon la société d'études américaine WebSideStory, sa part de marché est passée de 95,7 % en juin à 93,7 % en août.

La baisse n'a beau être que de 2 points, elle n'en est pas moins significative : c'est la première fois, depuis huit ans, que le navigateur Internet de Microsoft est en recul face à ses concurrents. Et tout porte à croire que cela va continuer.

Principal responsable de cette désaffection : Firefox, le petit dernier des navigateurs, qui, ironie du sort, est le descendant direct de Netscape, le logiciel qui avait valu à Microsoft son procès antitrust. La société de Bill Gates avait en effet installé, d'office et gratuitement, Internet Explorer dans Windows, ce qui avait laminé son prédécesseur et rival, dont la part de marché chuta de 80 % à 5 % entre 1995 et 2001.

En dédommageant AOL Time Warner - qui avait, entre-temps, racheté Netscape - à hauteur de 750 millions de dollars (610 millions d'euros), Microsoft pensait l'affaire close. A cela près que le conglomérat des médias décida de confier le code-source du logiciel à la communauté des logiciels libres.

Renommé Mozilla, le navigateur connut dès lors une seconde vie, et un succès non négligeable. En 2003, il donna naissance à deux logiciels distincts : Thunderbird pour le courrier électronique, Firefox pour le navigateur. Ses promoteurs espéraient atteindre un million de téléchargements en dix jours lorsque, le 14 septembre, ils en ont lancé la version bêta : le chiffre a été atteint avec six jours d'avance, et ce sont en fait deux millions de copies de Firefox qui ont été téléchargées.

Il faut dire que son lancement bénéficie d'un bouche-à-oreille particulièrement efficace, d'une couverture médiatique élogieuse, et accessoirement du soutien des cyberpoliciers allemands et américains. Car ce qui distingue Firefox d'Internet Explorer, outre de nombreuses fonctionnalités que Microsoft tarde encore à proposer (à commencer par la navigation par onglets, ou encore l'intégration d'outils de recherche), c'est la sécurité. Si l'on a déjà trouvé des failles dans Firefox, elles sont sans commune mesure avec celles d'Internet Explorer.

Le logiciel de Microsoft cumule en effet plus de 250 failles de sécurité, dont 150 pour la seule version 6, la dernière en date, la plus répandue aussi, certaines n'ayant toujours pas été corrigées. Le problème est tel que la branche américaine du CERT, un organisme international de veille en matière de sécurité informatique, a par huit fois en un an conseillé aux internautes d'"utiliser un autre navigateur", "plus sûr". Même son de cloche du côté du CERT français, mais aussi du porte-parole de l'office allemand chargé de la sécurité informatique.

Mais le pire est peut-être à venir : Microsoft vient d'annoncer que pour bénéficier des mises à jour de sécurité d'Internet Explorer, les 200 millions d'utilisateurs de Windows 2000, Me, 98 ou 95 n'avaient d'autre choix que de passer sous Windows XP, et donc de débourser de 100 à 350 euros.

Un malheur ne venant jamais seul, Google aurait engagé, cette année, quatre anciens développeurs d'Internet Explorer. Le bruit court que le leader des moteurs de recherche voudrait ainsi, lui aussi, lancer son propre navigateur basé sur… Mozilla. Mais la firme a démenti. La "guerre des navigateurs", que l'on croyait enterrée, semble bel et bien relancée.

Source: http://www.lemonde.fr/

Publié dans Le Daily Freenaute

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