Hausse de l'abonnement FT : le gouvernement sensible à l'impact sur le dégroupage

Publié le par 824 Pilote

Le ministre délégué de l'Industrie fait du dégroupage "une question capitale" pour l'organisation du marché. Le gouvernement attend l'avis de l'ART pour trancher la demande de hausse de l'abonnement de France Télécom.

Christophe Lagane, VNUnet.fr 14.01.2005

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Baisser les tarifs du dégroupage total pourrait être un pis-aller à la hausse quasiment programmée de l'abonnement téléphonique par France Télécom. Tel est l'état d'esprit de Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie, qui a rencontré jeudi dernier les dirigeants des principaux concurrents de l'opérateur historique.

Le dégroupage total permet à l'abonné de rompre intégralement ses liens contractuels avec France Télécom au profit de l'opérateur alternatif. A ce jour, France Télécom facture 10,50 euros hors taxes la location d'une ligne téléphonique à l'opérateur alternatif qui répercute, ou non, ces frais sur ses abonnés.

Le prix mensuel de l'abonnement téléphonique s'élève à 10,85 euros hors taxes, soit 13 euros par mois. Tarifs que France Télécom souhaite hausser progressivement le coût de l'abonnement pour arriver à 16 euros en 2007 (voir édition du 10 janvier 2005). Une hausse d'environ 23 % que l'opérateur historique proposait de compenser par une baisse des communication téléphonique de même ordre.

Une proposition loin de satisfaire les opérateurs alternatifs. D'abord parce que nombre d'utilisateurs exploitent une ligne fixe pour l'ADSL sans forcément téléphoner. Ceux-là ne bénéficieront en rien de la baisse des tarifs sur les communications. Pas plus que ceux qui passent déjà par un opérateur téléphonique concurrent.

En revanche, la hausse de l'abonnement rapportera "une nouvelle rente de situation à France Télécom", comme le soulignait Cyril Poidatz, le président du groupe Iliad, dans une lettre adressée aux pouvoirs publics (voir édition du 7 janvier 2005).

De plus, dans la baisse proposée par France Télécom, celle des postes fixes vers les mobiles était déjà prévue. Autrement dit, France Télécom se sert de l'existant (ou sur le point de l'être) pour annoncer des évolutions qui n'entre pas véritablement dans sa nouvelle offre.

La revente de l'abonnement en... 2006

Une baisse du prix sur le dégroupage total permettrait ainsi aux opérateurs alternatifs de lancer des offres concurrentes à celles de France Télécom en matière de service de communications téléphoniques (incluant l'accès Internet). Et, surtout, de leur offrir une marge de manoeuvre commerciale et une viabilité économique pour l'heure limitée. Le chiffre de 8 euros, tarif pratiqué en Italie, est régulièrement évoqué, notamment du côté de chez Free (groupe Iliad).

Si les alternatifs semblent se satisfaire de la proposition, ils regrettent que le ministre délégué n'ait avancé aucun chiffre. De plus, la baisse sur la revente en gros de l'abonnement (qui permettra, dans le cas des zones dégroupées, de déployer le dégroupage total) pourrait se faire qu'en 2006 comme l'a proposé Thierry Breton, le dirigeant de France Télécom. Une année de gagnée avant l'ouverture du marché de l'abonnement à la concurrence.

Avant de donner son feu vert à France Télécom, le gouvernement attend officiellement l'avis de l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) sur la hausse de l'abonnement.

En donnant satisfaction à l'opérateur historique tout en ouvrant aux concurrent la voie d'une relation directe avec le client final, le gouvernement espère ménager la chèvre et le chou. L'ART pourrait se prononcer sur la question mardi prochain, à l'occasion de la présentation de ses voeux pour 2005.

Source: http://www.vnunet.fr/actualite/business/strategies_et_marches/20050114007

Publié dans Le Daily Freenaute

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